Vannobel Dominique et Hélène – Miellerie des Saveurs
Le Pompidou est à mi-chemin entre Florac et Saint Jean du Gard, sur la route de « la Corniche des Cévennes ». Le Tourel, hameau proche du village, surplombe la Vallée Française.
Le Pompidou est à mi-chemin entre Florac et Saint Jean du Gard, sur la route de « la Corniche des Cévennes ». Le Tourel, hameau proche du village, surplombe la Vallée Française.
En avril 2001, Dominique et Hélène ont quitté le département du Nord, le plus peuplé de France, pour s’installer en Lozère, le moins peuplé. Envie de changer de vie, de changer de région mais surtout pour Dominique l’envie de réaliser son rêve d’être apiculteur. A 10 ans déjà, il avait reçu en cadeau de Noël une ruche que quelques autres viendront compléter au fur et à mesure des années et de la passion grandissante. Un an auparavant, Dominique avait suivi une formation à Hyères, tout en prospectant un point de chute. Les échos favorables orientent les recherches vers les Cévennes qu’ils ne connaissaient pas. C’est donc avec beaucoup d’émotion et un peu d’inquiétude que leurs familles ont vu s’éloigner la camionnette dans laquelle Dominique et Hélène avaient chargé leurs affaires et leurs 3 jeunes enfants : Julien, 5 ans, Camille, 3 ans et Léo, encore bébé. Ils s’installent d’abord au Masaribal, hameau de la commune du Pompidou. L’intégration sera assez facile dans cette terre d’accueil et les enfants, bienvenus dans la petite école, seront des facilitateurs de rencontres. En 2003, ayant augmenté progressivement jusqu’à 200 ruches, Dominique s’installe officiellement comme apiculteur.
En 2005, ils achètent un ancien centre d’accueil en réinsertion, situé au Tourel, qui leur donne plus de place. De son coté, Hélène, après son congé parental, entame une formation apicole au lycée de Nimes-Rodilhan. En 2010, elle s’installe à son tour individuellement. Un an plus tard, Dominique et Hélène s’associent pour créer le GAEC « La
Miellerie des Saveurs » avec, aujourd’hui, 450 à 500 ruches.
Les ruches passent l’hiver dans la garrigue, autour de Nîmes, chez des particuliers qui prêtent leur terrain en échange de l’entretien et du miel. C’est une période calme, essentiellement de surveillance. En mai-juin, Dominique élève des reines et produit des essaims pour son propre renouvellement ou pour vendre. La transhumance commence fin février dans l’Aude, vers le Massif de la Clape, pour le romarin. En avril, c’est les Cévennes, principalement dans la Vallée Française, pour la bruyère blanche d’abord, puis les châtaigniers et les « toutes fleurs ». Une partie des ruches part dans le Lauragais audois pour le tournesol et les fleurs d’été. D’autres sont transportées dans l’Ain pour trouver de l’acacia. Quelques-unes vont dans le Gard pour la lavande et quelques autres sur le Causse de Sauveterre. Cette transhumance représentant un gros travail, Dominique s’est équipé en conséquence. Le camion permet de transporter 80 ruches en faisant aisément tous les déplacements la nuit pour ne pas déranger les abeilles. La manutention est facilitée par des palettes de 4 ruches fixes, facilement déplacées avec l’élévateur qui suit sur une remorque. Cette diversité des lieux, avec des distances importantes, est nécessaire pour Dominique et Hélène. Cela leur permet d’avoir des miels différents mais aussi d’avoir une production continue avec un travail étalé. Depuis 2008, le changement climatique commence aussi à se faire sentir, obligeant à trouver de nouveaux lieux ou à changer le calendrier de transhumance pour s’adapter à des décalages de végétation.
Par conviction, Dominique et Hélène ont choisi de faire du miel de qualité.
L’environnement protégé des Cévennes s’y prête et dans les autres régions, on trouve également des emplacements préservés. « La Miellerie des Saveurs » porte bien son nom car les saveurs sont diverses et typées. Le miel d’acacia, le seul liquide, est doux pour convenir à tous. Le romarin donne un miel doux, lui aussi, mais avec une texture crémeuse et blanche. Avec la bruyère blanche, le miel est onctueux avec un goût de caramel ou de pain d’épice. Le miel de lavande est doux mais particulièrement parfumé. Le miel « toutes fleurs » raconte la diversité des terroirs. Le miel de châtaignier, plus corsé avec un peu d’amertume, et le miel d’arbousier, à l’amertume très prononcée, récolté quelquefois en novembre, font le bonheur des connaisseurs. Dominique et Hélène livrent leur miel sur la Lozère et le Gard dans divers magasins et épiceries fines. Hélène y ajoute le pain d’épice qu’elle fabrique toute l’année. Sa nouveauté, c’est le « caramiel »: une pâte à tartiner à base de miel dont elle a le secret.
Mais la meilleure des saveurs, c’est le résultat de leur choix de vie familiale : en devenant apiculteurs dans les Cévennes, Dominique et Hélène ont « quitté un train de vie pour gagner une qualité de vie ».