Alban et Christiane Alonso

Chez Damaselles

Tout près de la sortie d’autoroute la plus au sud de la Lozère, vous êtes à La Canourgue. En vous garant sur la place, votre regard est attiré par des parasols aux couleurs chatoyantes : ils sont sur la terrasse du Salon de Thé « Chez Damaselles ». C’est aussi là qu’habitent Alban et Christiane dans cette maison en bordure d’un des canaux de la « Venise Lozérienne ».

Le hasard fait bien les choses

Dans les années quatre-vingt, Alban et Christiane tenaient une confiserie à Montpellier. Ils y vendaient leur propre fabrication de chocolats, de fruits confits et déjà des « damaselles ». Vient ensuite une coupure vers d’autres horizons, avec quand même le regret de n’avoir pas poussé plus loin le développement de produits appréciés qui se vendaient très bien. En 2007, ils ouvrent donc une fabrique. La production en quantité plus importante amène Alban à mettre au point des machines spécifiques. N’ayant pas de magasin, il faut rechercher des commerçants-revendeurs dans le Languedoc-Roussillon et la Côte d’Azur, ce qui n’est pas le plus compliqué quand les produits sont bons.

En 2011, fatigués de la zone industrielle et ses embouteillages, frustrés de ne pas être au contact de leurs consommateurs, trouvant le loyer trop cher, ils se posent la question d’un changement d’horizon, d’autant que deux employés partaient à la retraite et la troisième arrêtait pour élever ses enfants. Quitte à faire, autant chercher un endroit calme où, en plus de leur activité, leurs pas de marcheurs les amèneraient vers de beaux paysages. Voulant rester dans la Région pour en conserver le label, ils prospectent en Lozère et plus particulièrement à Saint Chély et Marvejols, proches de l’autoroute. En revenant de ce premier contact, ils se retrouvent bloqués dans un bouchon exceptionnel à hauteur de La Canourgue. Lassés d’attendre, ils sortent de l’autoroute pour aller boire un café en attendant. Garés sur la place, ils en profitent pour faire un tour à pied de la petite cité. En remontant dans la voiture, une même réflexion leur vient : « et si on s’installait ici ? ».

Producteur Coeur Lozère

Alban et Christiane Alonso • Chez Damaselles

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Un bel accueil de La Canourgue

L’idée fait son chemin. Ils voulaient au même endroit un lieu de fabrication, un lieu de vente et un lieu de vie avec pour chacun quelques exigences de qualité. Un premier contact avec la Mairie s’avère particulièrement accueillant pour leur projet et ils ont même une proposition de locaux qui leur convient pour installer leurs machines. Sur internet, ils trouvent une annonce concernant la maison de l’ancien notaire, située sur la place. Il y a des gros travaux pour aménager l’habitation dans les étages et la salle de vente au rez-de-chaussée en retrouvant peu ou prou les ouvertures de ce qui était autrefois un ancien café. D’ailleurs, une ancienne employée de quatre-vingt dix ans est venue de l’Aveyron où elle vit pour retrouver la disposition du bistro qu’elle avait connue dans sa jeunesse. L’atelier a démarré le 1 janvier 2012 ; un bon test d’adaptation puisque cet hiver fut particulièrement rude. Le salon de thé – magasin a ouvert le 9 août suivant; un succès au-delà des espérances avec les touristes qui affluent en cette période. Les clients de la fabrique de Montpellier leur sont restés fidèles. Pour La Canourgue, c’est un magasin de plus qui éclaire le centre-ville, la création de trois emplois, et même quatre l’été, des produits originaux qui complètent les autres spécialités locales. Quant au lieu de vie, il est en partie dans le salon de thé où ils ont le plaisir de faire déguster leurs produits et où, à midi en semaine, Christiane propose à quelques habitués de partager leur plat du jour. Une façon de rendre l’accueil qu’ils ont reçu.

Gentes « Damaselles »

La légende raconte qu’au Moyen Age, à Montpellier, pour la rentrée à l’Université les gentes damoiseaux offraient des oranges et des amandes aux gentes damoiselles. Alban et Christiane cherchaient une recette qui leur permette d’utiliser les restes de pâte d’amande, de fruits confits et du sirop des marrons glacés. Après quelques essais, la solution est trouvée avec une pate savoureuse et résistante à la chaleur du Midi. En référence à la légende, le nom de Damoiselles y est donné mais une erreur d’orthographe de l’imprimeur, sur trois mille prospectus de lancement, en fera des « Damaselles ». Finalement, encore un heureux hasard !

Aujourd’hui, ces petits carrés gourmands, au tour de main bien gardé, avec un glaçage naturel, se déclinent au citron, mandarine, gingembre et chocolat. Un joli coffret offre un assortiment de pâte d’amande et de massapan espagnol au melon confit. En 2009, voulant faire déguster leur bonne pâte d’amande artisanale sans glaçage, ils ont eu l’idée d’en faire des « Coquinets », un biscuit qui comme son nom l’indique est cuit deux fois : ils sont eux aussi déclinés avec les mêmes parfums que les « Damaselles ». L’an dernier, sont arrivés les « Croquants de La Canourgue » à partir d’une recette provençale améliorée. Cette année, des sablés aux noix et aux châtaignes de Lozère viennent compléter la vitrine. Comme chaque fois, Christiane imagine la recette et Alban met au point la fabrication. Il leur reste encore quelques bons produits à inventer mais il leur reste aussi un département à découvrir dans sa diversité car ils sont aussi venus pour marcher dans des paysages où les légendes ne manquent pas.

* Extrait du Livre « Des femmes & des hommes une histoire de passion » publié en 2015, en vente à Hyper U Coeur Lozère.