René Bouquet

Boucherie Bouquet

Antrenas, proche de la sortie 38 de l’autoroute A75, est aux portes de l’Aubrac et de Marvejols. Cette situation a permis le développement d’un pôle agroalimentaire important qui vient compléter les 2 établissements à vocation sanitaire.

Languedoc Lozère Viande (LLV) : une longue histoire

Lozère Viande a été crée en 1993, à l’initiative du député Jacques Blanc et de M. Ratery, président des marchands de bestiaux, qui se trouvaient confrontés au départ du groupe Arcadie de l’abattoir de Marvejols, mettant en cause sa survie. Le groupement de producteurs SICA Montagne s’est joint au projet regroupant une quinzaine d’actionnaires.

L’activité concernait essentiellement de la vache de réforme avec abattage et coupe des quartiers qui étaient vendus à des grosses sociétés. Mais par manque d’organisation de l’approvisionnement et de valorisation des produits, l’activité peinait à être rentable.

François Jeancard, un cadre supérieur de L’Oréal, présidait une association qui exploitait le domaine du Roure, sur la commune de Pied de Borne. C’est François et Michel Maurin qui vont reprendre cette ferme en GAEC, nouant ainsi des liens amicaux. En 1996, avec le soutien de François Jeancard, Michel Maurin prend la présidence de COBEVIAL, groupement de producteurs issu de la fusion de 2 groupements lozériens, la SICA-Montagne et Velay-Gévaudan. C’est ainsi que Michel Maurin devient président de Lozère Viande, devenue entre temps une filiale de COBEVIAL.

François Jeancard est également à l’origine de l’embauche de René Bouquet un an plus tard. C’est le début d’une longue collaboration, qui se poursuit aujourd’hui, entre le président Michel Maurin et le futur directeur René Bouquet pour structurer la société et la réorienter. En 1998, c’est la reprise de l’atelier de Chanac qui offre une plateforme de découpe fonctionnelle complémentaire de l’abattoir de Marvejols. En 2000, une autre structure de viande, Languedoc Bétail, filiale de COOPEL, un groupement de producteurs du Gard et de l’Hérault, est reprise sur Nîmes où étaient abattus surtout des moutons, y compris lozériens. En 2002, c’est la Salaison de l’Habitarelle, en difficulté, qui est intégrée à son tour.

Ainsi est né Languedoc Lozère Viande dont le siège est à Marvejols et dont l’actionnaire principal est le nouveau groupement de producteurs issu de la fusion de COBEVIAL avec la CEMAC, un groupement de producteurs de l’Aubrac basé à Laguiole.

Producteur Coeur Lozère

Laurent Augier • Vache48

km du magasin
0
collaborateurs
0
partenaire depuis
0

Qualité et local : 2 arguments de poids

Parallèlement à la structuration de Languedoc Lozère Viande, Michel Maurin et René Bouquet vont rapidement prendre la décision de changer d’orientation en remplaçant progressivement la vache de réforme par de la viande de qualité bouchère mieux valorisée.

L’approvisionnement s’organise avec les producteurs pour avoir des animaux de qualité à l’année. Les filières de qualité et les produits labellisés comme La Fleur d’Aubrac ou l’agneau ELOVEL, associés à une démarche commerciale dynamique, permettent de développer une clientèle fidèle soucieuse de qualité.

Tout cela est conforté par le déménagement, début 2015, dans des locaux tout neufs sur le plateau artisanal d’Antrenas. Les nouveaux locaux, mitoyens du nouvel abattoir dont LLV représente 80% de l’activité, assurent la fonctionnalité pour la découpe, le conditionnement et l’expédition. A quelques mètres de là, il y a le centre d’allotement du groupement de producteurs où les animaux arrivent des pâturages environnants. La filière bio, qui représente 15% de l’activité se développe auprès de boucheries et magasins spécialisés mais aussi auprès des cuisines des collectivités. Pour répondre aux appels d’offre, en plus de la qualité due au mode d’élevage dans notre région herbagère et à la qualité des installations, un autre argument prend de l’importance avec le bilan carbone. En effet, les animaux sont élevés sur un petit périmètre puis rassemblés et abattus à Antrenas où la viande est également préparée pour l’expédition.

Aujourd’hui, c’est 63 personnes, beaucoup formées sur place, sur les 3 sites, qui travaillent pour valoriser les animaux des éleveurs auprès de consommateurs amateurs de qualité et soucieux de l’origine de leur viande. A cela, il faut ajouter que 250 éleveurs, à Antrenas ou à L’Habitarelle, viennent découper en prestation la viande de leurs animaux pour leur consommation familiale ou pour de la vente en caissettes.

La boucherie comme héritage familial

Travaillant en confiance depuis 18 ans avec son président Michel Maurin, René est la cheville ouvrière au quotidien de LVV dont il assure la direction. C’est plus un atavisme familial que le hasard qui l’a amené à ce poste. Fils, petit fils et arrière petit fils du boucher de Chateauneuf de Randon, il fait toujours fonctionner cette boucherie dont il a hérité à son tour. Au départ, comme pour échapper à ce destin tout tracé, une formation de comptabilité l’a amené, pendant 14 ans, à travailler dans un cabinet comptable à Mende puis comme chef comptable à la mine d’uranium du Cellier. Comme 1er adjoint, il participe avec le maire de Chateauneuf de Randon, Adrien Durand, et un investisseur potentiel à la réflexion sur la création d’une salaison. Ce projet n’aboutira pas. Mais, en 1991, un autre projet de salaison va naître, porté par Adrien Durand, son fils Bruno et René. René est resté dans l’entreprise jusqu’en 1994. Et en 2002, devenu entre-temps directeur de Languedoc Lozère Viande, il intègre la Salaison de La Margeride au groupe.

Finalement, la boucherie pour René, c’est une affaire d’histoire familiale mais c’est aussi une bonne partie de l’histoire de Languedoc Lozère Viande avec son lot de rencontres et d’aventures humaines.

* Extrait du Livre « Des femmes & des hommes une histoire de passion » publié en 2015, en vente à Hyper U Coeur Lozère.