Brasserie de la Jonte

 

En bas du col de Perjuret, à quelques kilomètres de Meyrueis, se trouve la petite commune de Gatuzières. Juste en aval, au bord de la Jonte, se situe Mas Prades où se sont installés les Brasseurs de La Jonte.

Rencontre autour d’une bière

Thomas, originaire de Bourgogne, fromager de formation, est venu en 2010 travailler à la fromagerie « Le Fédou » de Hyelzas. A la recherche d’une maison, avec sa compagne, il achète en 2012 le vieux moulin de Mas Prades. Ce moulin à eau qui faisait de la farine de céréale et de l’huile de noix a été le dernier en activité jusqu’en 1964. Il y a donc eu un peu de travail pour aménager une habitation agréable, sans compter les dépendances disponibles.

Jean est né à Gatuzières. Après des études d’herboriste à Bruxelles, en 2010, il est revenu au pays avec Mélina, sa compagne. Ils se sont installés sur 1 hectare pour cultiver des plantes aromatiques et médicinales (persil, ciboulette, estragon, hysope, coquelicot, bleuet, souci…) en complétant par des cueillettes sauvages (genièvre, gentiane, aubépine, cynorhodon…). Au total, c’est une quarantaine de plantes qui étaient vendues sur les marchés mais cela prenait beaucoup de temps pour sortir difficilement deux salaires, d’autant que la famille s’agrandit avec la naissance de Martin.

Pour son plaisir et celui de ses amis, depuis 2006, Thomas faisait deux brassées de 400 litres de bière par an. Jean qui a fait ses études en Belgique et dont le père est originaire du Nord, aime bien la bière et son environnement et c’est naturellement qu’il a participé à ces brassées amicales. En dégustant la bière qui en résultait, et au fil des discussions, ils se posent la question de faire de leur passion un métier. Ainsi sont nés les Brasseurs de La Jonte.

Producteur Coeur Lozère

Brasserie de la Jonte

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Une microbrasserie sur la Jonte

Thomas disposait de son matériel pour une petite production. Il a fallu compléter par du matériel professionnel. Fin 2013, un premier aménagement des dépendances du moulin de Mas Prades a permis d’installer la micro-brasserie de façon fonctionnelle, tout en se ménageant des possibilités d’agrandir. 2014 a donc été la première année de production et de démarchage de revendeurs pour la commercialisation. Jean y a consacré l’essentiel de son temps, pendant que Thomas y passait la plupart de ses loisirs. A terme, l’objectif est que la brasserie fasse vivre deux personnes. Les premiers résultats valident leur projet mais surtout leur donne la fierté d’avoir contribué à faire renaître la tradition de la micro-brasserie dans les Cévennes.

Des bières au caractère cévenol

Dans la fabrication de la bière au niveau artisanal, il y a un coté artiste qui colle à la personnalité des brasseurs. Comme le peintre joue avec les formes et sa palette de couleurs, le brasseur joue sur toutes les nuances d’une bière. La base, c’est la qualité de l’eau et là c’est le Causse Méjean, d’un coté et l’Aigoual de l’autre qui y pourvoient. La couleur varie avec le maltage plus ou moins prononcé de l’orge. La maîtrise du chauffage et du brassage donne plus ou moins de corps. La variété du houblon et son infusion plus ou moins prolongée jouent sur l’amertume et les arômes. La fermentation détermine l’alcoolisation. C’est ainsi que sont produites la «Fario » blanche qui rappelle la fraîcheur des truites de la Jonte, la « Lupuline » blonde en référence à la résine sur les cônes du houblon, la « Fauve » ambrée évoque les vautours qui planent sur le Causse et sur la vallée, la « Pounchut » décrit la petite montagne derrière Mas Prades. Les étiquettes, avec un beau graphisme sur fond de couleur bleu ciel, traduisent ces histoires.

Ces bières en petites ou grandes bouteilles peuvent se garder jusqu’à cinq ou six ans. Les fûts viennent compléter la production en bouteille pour animer les fêtes de village ou de famille, dans un premier temps. L’objectif maintenant, c’est de produire une bière entièrement locale en cultivant sur place le houblon nécessaire, ainsi que l’orge pour mieux maîtriser le maltage. Et puis, comme la bière offre des grandes possibilités de création, Thomas et Jean font des essais pour tirer le meilleur parti des ressources cévenoles, à commencer par le miel et la châtaigne.

Pour les débuts, la production s’est écoulée auprès des épiceries et supermarchés au-delà des prévisions. La « Lupuline » leur a valu un trophée Lozère Gourmande qui vaut reconnaissance et encouragement. La beauté du site leur donne envie d’accueillir des visiteurs pour vendre sur place mais surtout faire partager leur passion de la bière devenue leur métier.

* Extrait du Livre « Des femmes & des hommes une histoire de passion » publié en 2015, en vente à Hyper U Coeur Lozère.