Marc et Marie-Claude Brun

Le Savigner

Le Savigner est un joli petit village de la commune de Rieutort de Randon où il fait bon vivre. Niché au coeur de 3 vallées, il abrite 3 belles exploitations agricoles.

La plus vieille famille du village

En 1765, on trouve déjà trace d’un Brun, sabotier au Savigner. C’est l’arrière-grand-père Pierre qui crée véritablement l’exploitation. Novateur pour l’époque, il «sacrifie» un bout de champ pour sortir l’exploitation du centre du village et la mettre sur le plateau juste au-dessus : c’est ce qui permettra les extensions successives jusqu’à ce jour.

Vers 1940, le grand-père Arsène agrandira les bâtiments avec la pierre tirée du « Ron del Savy » (Rocher du Savigné).

Dans les années 60, André et Antoinette, les parents, moderniseront l’exploitation en achetant le premier tracteur, en installant l’évacuateur à fumier et en aménageant les parcelles. Ils laisseront aussi à Jean Michel et Marc, leurs fils, l’amour du travail bien fait.

En 1989, Marc s’installe en reprenant deux petites exploitations du village et celle d’un oncle du village voisin. Il reprend aussi les troupeaux avec diverses races: Aubrac, Montbéliarde et même Flamande, le tout plus ou moins croisé.

En 1992, il reprend l’exploitation familiale avec ses 30 hectares et les vieux bâtiments dans lesquels il met les vaches laitières qui produisent un petit quota de lait. Il construit le bâtiment neuf, pour les vaches allaitantes dans un premier temps.

Aujourd’hui, 100 hectares, moitié pâtures et moitié prairies avec 4 hectares de céréales, nourrissent un beau troupeau de 50 vaches Montbéliardes.

Producteur Coeur Lozère

Marc et Marie-Claude Brun • Le Savigner

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Des personnes qui comptent

En 1996, Marc et Marie-Claude se marient et font le choix de vivre tous les 2 sur l’exploitation pour privilégier la vie familiale et élever leurs 2 filles Loreline et Loïse.

Marc a passé un Brevet de Technicien Agricole et Marie Claude un BTS « Force de Vente ». Leurs formations sont un atout important mais le plus important c’est leur ouverture aux autres ainsi que leur capacité à écouter et adapter les conseils pour faire évoluer leur exploitation.

Pierre, le frère de Marie-Claude, est, à l’époque, technico-commercial chez un marchand d’aliment de bétail qui veut développer les ateliers de poulets. Marie- Claude va faire son stage d’installation chez un producteur de poulets ardéchois et se lance dans la production de poulets bio. C’est une première diversification mais avec l’impression de ne pas être maître de sa production. Jean Baptiste et Aurélie, un couple d’agriculteurs du Jura chez qui ils passaient une semaine de vacance, en juillet 2000, leur ont fait découvrir la filière du Comté et toute l’image de qualité fermière qui va avec. Devenus des amis, ils ne sont pas étrangers aux choix de développer un beau troupeau de Montbéliardes puis, en 2007, de remplacer l’ensilage par du séchage en grange pour garantir du bon foin.

Norbert était le technicien agricole du secteur : un personnage avec son béret et son accent du Sud-Ouest mais, surtout, un visionnaire pour faire vivre son territoire. C’est lui qui, par petites touches, a su les amener à faire des fromages. Pour cela, il faisait ressortir les contraintes de la crise laitière et l’impossibilité de s’agrandir : «vous n’avez guère le choix…ou Marie-Claude va travailler à l’extérieur ! ». Mais surtout il mettait en avant les perspectives : « vous avez une très bonne matière première…vous avez la rigueur pour la fabrication…vous avez le goût du contact pour la vente ! ». Au-delà des mots, il a su accompagner la démarche et participer à leur formation.

Jean Michel, le frère de Marc, directeur de l’Hyper U de Mende, est resté un paysan dans l’âme, attaché à son village natal et à l’exploitation familiale reprise par Marc. Il a su appuyer le projet et ouvrir, comme à de nombreux autres producteurs lozériens, ses rayons. Ce n’est pas sans une certaine fierté qu’il voit le « Savigner » dans le rayon des fromages du magasin ou qu’il fait découvrir à des amis ou des clients la ferme en expliquant l’histoire et la fabrication de ce fromage. Bien d’autres personnes ont compté comme Bruno, amoureux du Savigner, qui avec son épouse Laurette, a dessiné les belles étiquettes qui mettent en valeur le nom et le patrimoine du village avec son four à pain mais aussi le foin qui donne tous ses arômes au fromage.

Les responsabilités professionnelles exercées sont, aussi, l’occasion de confronter leur expérience avec d’autres pour une démarche collective. Et au final, ce sont les nombreux clients qui, en achetant les fromages, valident les choix de Marc et Marie-Claude.

« On ne peut vendre que ce qu’on aime »

En 2004 a débuté progressivement la fabrication du fromage, appelé tout naturellement « Le Savigner », un nom comme une sorte d’appellation d’origine. Un atelier moderne et fonctionnel a été construit sur une partie de l’ancienne étable. A la base, c’est le fromage traditionnel du pays. L’organisation de dégustations notées, notamment à l’occasion de fêtes familiales, ont permis de conforter leur choix parmi plusieurs essais. Les ventes à la ferme et aux diverses fêtes de terroir auxquelles participe Marie-Claude sont l’occasion de faire apprécier la typicité avec ce « goût de lait d’autrefois » mais aussi de vérifier que la régularité est toujours là. Le « Savigner jeune », de 400 grammes avec un affinage de 1 mois, offre sa croûte blanche et son moelleux. Le « Savigner vieux », de 300 grammes affiné de 6 mois offre une croûte plus travaillée par « les artisous » naturels et un fruité qui reste en bouche pour l’amateur de fromage. Depuis 2013, une tome de 1 kilo, affinée 2 mois et demi, est proposée à la coupe en magasin.

Ce fromage, c’est beaucoup d’attention et beaucoup de travail pour Marc et Marie-Claude. C’est aussi une manière de partager car pour Marie Claude « on ne peut vendre que ce qu’on aime ». C’est aussi pour Marc la fierté de vivre de son métier d’agriculteur dans ce « trasso de païs »* dont ils savent, avec d’autres paysans, tirer toutes les richesses d’une belle nature préservée.

*« trasso de païs » : pauvre pays dit de façon affectueuse.

** Extrait du Livre « Des femmes & des hommes une histoire de passion » publié en 2015, en vente à Hyper U Coeur Lozère.