Pierre et Patricia Granat

Les produits de Pierre

Sur la partie occidentale boisée du Causse Méjean, La Viale est le dernier village de la commune de Saint Pierre-des-Tripiers, avant de plonger vers la vallée de la Jonte par une petite route vertigineuse.

Des études d’ingénieur pour revenir à la ferme familiale de La Viale

Patricia est une des petites filles de Maria qui, dans les années cinquante, a impulsé le développement de la seule ferme qui restait à La Viale sur les six du début du siècle. André, son père, et Raymond, son oncle, ont continué ce développement en constituant un GAEC.

Patricia est partie à Toulouse pour faire ses études d’ingénieur à Purpan. C’est là qu’elle a rencontré Pierre, originaire de Toulouse. Diplôme en poche, ils partent travailler dans les Pyrénées Atlantiques, lui au Crédit Agricole et elle à la Chambre d’Agriculture.

En 1995, Anne, la sœur de Patricia prend la place de son oncle Raymond dans le GAEC, suivie, en 1997, par Patricia qui vient remplacer son père André.

Pierre avait suivi Patricia et trouvé un poste au Crédit Agricole de la Lozère. En 2003, il arrête la banque et rejoint le GAEC en reprenant 160 hectares inexploitées que le propriétaire accepte de lui louer.

En 2005, Anne arrête et comme le GAEC mari-épouse n’est pas possible à l’époque, ils cherchent un associé. C’est donc Vivien qui reprend les parts d’Anne, en apportant en plus une partie des terres de l’exploitation de son père située à Montignac, à une vingtaine de kilomètres. Cette exploitation était trop petite pour lui permettre d’en vivre mais elle apporte 30 hectares de terres labourables bien utiles pour produire les fourrages et les céréales nécessaires au troupeau.

Aujourd’hui, avec les agrandissements, la ferme a doublé et couvre une surface de 960 hectares dont 130 labourables réparties en 100 hectares de fourrage et 30 hectares de triticale et orge avec une rotation sur 7 ans. Tout en travaillant ensemble, chacun a trouvé sa place: Patricia, plutôt les moutons, Pierre plutôt les cochons et Vivien plutôt les champs.

Producteur Coeur Lozère

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Un beau troupeau de brebis laitières à la conduite environnementale certifiée

Le troupeau lui aussi a doublé tout en évoluant. André et Raymond avaient un troupeau de 500 Blanches du Massif Central pour produire de la viande. Ce troupeau était réputé et faisait partie du schéma de sélection de la race. En 1990, La fromagerie « Le Fédou » à Hyelzas se développe et ils sont dans les premiers producteurs qui vont lui fournir du lait. Pour cela, ils remplacent la moitié du troupeau par des Lacaunes plus laitières. Dès le départ, pour répondre à la demande, ils vont produire de façon désaisonnée en trayant de novembre à juin, soit un décalage de 2 mois avant la saison habituelle. En 2006, la fromagerie continue son développement et leur propose de doubler leur production. Le troupeau BMC est vendu à d’autres éleveurs du Causse Méjean et remplacé entièrement par des Lacaunes.

La conduite est simple avec une alimentation qui bannit l’ensilage. Dans la bergerie, le foin et les céréales sont la base de l’alimentation. Dehors, les brebis pâturent dans des parcs clôturés de 50 hectares et contribuent ainsi à garder le milieu ouvert. Dans les champs, un peu d’engrais est utilisé pour faciliter le démarrage des céréales mais l’essentiel des apports est constitué par l’épandage du fumier. Les traitements phytosanitaires sont vraiment exceptionnels. S’ils n’ont pas la certification AB (Agriculture Biologique), ils font partie des rares qui ont la certification ISO14001 qui garantit un haut niveau de performance environnementale dans la conduite de leur exploitation.

Du porc en plein air sur le Causse Méjean

Comme dans toutes les fermes du Causse pour la consommation familiale, il y a toujours eu des cochons dans la ferme de La Viale. Maria, la grand-mère, pour avoir un revenu complémentaire, produisait aussi des porcs pour une coopérative. Dans les années 70, Monique, la mère de Patricia, a été une des premières à ouvrir des chambres d’hôtes. Puis voyant affluer les touristes sur le Causse, elle a ouvert l’Auberge de La Viale qui est aujourd’hui en gérance pendant la saison touristique. Bien sûr le cochon, sous ses diverses formes, se trouvait au menu. Dans les années 80, la crise ovine s’installe et, avec d’autres femmes du Causse, elle s’interroge sur la mise en place d’un atelier complémentaire et cela débouche sur la création de la coopérative Causses-Lozère qui a son atelier à La Parade. Elle dessinera d’ailleurs les premières étiquettes.

Aujourd’hui, les cochons sont une production à part entière du GAEC de La Viale. La particularité, c’est qu’ils sont élevés toute l’année en plein air. Ils occupent deux parcs de 1 et 2 hectares avec un abri isolé dans chacun. 40 cochons de race Large White sont élevés par an. Achetés à 25 kilos, ils sont abattus à 180 kilos. Ils mettent ainsi 6 mois pour obtenir une chair ferme et gouteuse du fait de la liberté de se déplacer dehors quelle que soit la saison et de la nourriture à base de farine des céréales de l’exploitation. La vie au grand air, sur un terrain caillouteux qui porte bien, est le meilleur remède aux problèmes de santé. Les produits, secs ou en terrines, sont travaillés collectivement à l’atelier de la coopérative grâce à la banque de travail conviviale crée entre adhérents. Une partie est vendue à divers magasins ou au magasin de producteurs à Meyrueis, tenu à tour de rôle par chacun en saison touristique. Une autre partie est vendue à la ferme, notamment au cours des visites organisées tous les jeudis en été depuis 20 ans : une volonté de Pierre et Patricia de faire découvrir et comprendre leur métier qui prend tout son sens aujourd’hui où le consommateur veut, de plus en plus, savoir d’où vient son alimentation.

* Extrait du Livre « Des femmes & des hommes une histoire de passion » publié en 2015, en vente à Hyper U Coeur Lozère.