Les abeilles et les ressources de la nature prennent le relais
Dès l’installation en 1984, il y avait 150 ruches sédentaires qui produisaient du miel de châtaignier, de bruyère et toutes fleurs. Parallèlement à la diminution du troupeau de brebis, le nombre de ruches a augmenté pour arriver à 250 aujourd’hui. Une grande partie des ruches hiverne dans les basses Cévennes gardoises sur une zone vierge d’agriculture et donc de pesticides. Au printemps, après les premières miéllées, elles transhument, suivant un calendrier assez précis, entre le Causse Méjean, La Vallée Longue, L’Aubrac, la Haute Lozère et bien sûr la Montagne du Bougès. Cela permet de produire 7 à 8 miéllées, offrant à la clientèle une palette de miels très appréciés et récompensés par de nombreuses médailles lors du concours des miels Languedoc-Roussillon – Sud de France. Il y a d’abord les miels polyfloraux aux saveurs variées suivant la région, notamment celui venant du Causse Méjean qui possède la biodiversité florale la plus importante de France. Ils sont complétés par les miels spécialisés de bruyère Erica ou Calune, acacia, châtaignier et même un miel de Camargue récolté à partir d’un miellat Mécalfa. A son installation, l’atelier se trouvait dans une ancienne « clède » où, autrefois, les châtaignes étaient séchées. La diminution du troupeau a permis d’aménager une grande partie de la bergerie en atelier, avec des surfaces de conditionnement et de stockage.
Ces nouveaux locaux et le temps gagné, grâce à la création du groupement pastoral, ont permis de diversifier l’offre faite aux clients du miel. Il y a d’abord eu les confitures, coulis et sirop de myrtilles, profitant des 3 hectares que René fait ramasser au peigne sur ses terres du Bougès. Le sirop lui a d’ailleurs valu plusieurs trophées « Lozère Gourmande ». Il y a ensuite la confiture et les châtaignes au naturel de la variété Pélégrine ou Figarette des châtaigniers d’Isabelle dans la Vallée Longue. Le gibier étant en abondance, la venaison est transformée en terrines de sanglier et de chevreuil au Centre de Formation de Florac. Des paniers gourmands offrent le sucré des miels, confitures et sirops marié avec le salé des terrines. La vente se fait un peu sur place mais surtout en demi-gros en Lozère, dans le Gard et jusqu’à Montpellier, Saint Etienne ou Lyon.
Tout en continuant à faire paître des moutons sur ses terres, René a su tirer parti de ce que la nature offre généreusement dans ces hautes terres cévenoles.
* Extrait du Livre « Des femmes & des hommes une histoire de passion » publié en 2015, en vente à Hyper U Coeur Lozère.