Roland Baldet

Le miel de Roland

C’est à la sortie des Bondons, sur la route de la cascade de Lozérette, que Roland a construit sa miellerie. A coté, en artisan autodidacte,il a bâti sa maison avec vue imprenable sur les vallées cévenoles.

Du Pérou aux Cévennes

Natif de Marvejols, il a passé 5 ans au Pérou où, comme guide, il faisait partager aux touristes son amour pour ce pays aux paysages grandioses et aux richesses historiques. En 2000, revenu au pays, il donne un coup de main à un ami apiculteur. Se prenant au jeu, il acquiert 25 ruches et passe, progressivement, à 100 en 3 ans.

D’amateur, il projette d’en faire sa profession, oubliant les divers petits métiers et le projet d’un diplôme d’accompagnateur de moyenne montagne. Il entreprend, donc, une formation complétée par un stage dans l’exploitation du beau-père de son ami qui lui sera toujours de bon conseil.

Producteur Coeur Lozère

Laurent Augier • Vache48

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De la ruche au pot de miel

En 2003, il s’installe en GAEC avec son ami. Sa dotation de Jeune Agriculteur lui permet d’investir pour avoir 200 ruches en propre qui s’ajoutent aux 200 de son associé. La race caucasiennne puis, aujourd’hui, la Buck Fast ont remplacé la race locale Noire des Cévennes qui est plus agressive et moins productive. Le miel est traité dans la mièllerie que son ami possédait déjà sur la commune de Bédoues. Chemin faisant, Roland, préférant travailler à son rythme et à sa façon, choisit de reprendre sa liberté. En 2006, le GAEC est dissout et un crédit lui permet de construire une miellerie fonctionnelle et bien équipée. La production est exclusivement du miel de différentes fleurs. Elle est stockée en futs spéciaux et la mise en pot se fait de façon naturelle, avec un léger chauffage inférieur à 40 degrés pour donner de la fluidité. Cette opération se déroule tout au long de l’année en fonction de la demande. Comme beaucoup de producteurs, Roland déplore la baisse de production, et donc de revenu, de ces dernières années : peut-être les abeilles sont-elles plus sensibles que nous aux dérèglements climatiques ou aux abus de nos pratiques agricoles ?…Aujourd’hui, environ 4 tonnes de miel sont produites dont l’essentiel est vendu en pots à Hyper U, ce qui convient bien à cet homme indépendant peu attiré par les marchés. La cire est fondue en pains et vendue pour partie, l’autre partie étant récupérée après traitement de gaufrage pour faire ses nouveaux cadres sans risque de contamination.

Au rythme des abeilles

La miellerie est aux Bondons mais les abeilles amènent Roland à voyager. L’hivernage des ruches se fait à Bessèges dans le Gard pour profiter de la clémence du climat. En mars-avril, il y passe deux à trois jours par semaine car c’est l’époque de la division pour faire deux ruches à partir d’une et remplacer ainsi les 20% de pertes annuelles. C’est là une perte normale compte tenu du traitement préventif du varroa et de l’absence de frelons asiatiques prédateurs. La division est l’occasion de sélectionner les meilleures souches pour faire des reines. En mai, sur place, les abeilles démarrent par une première production de miel d’acacia. En juin, c’est la transhumance vers la Lozère. Une partie des ruches est placée en Cévennes pour faire du miel de châtaigner ou du miel des Cévennes toutes fleurs. Une partie va sur le Causse de Sauveterre pour faire du miel des Causses et un peu de miel de sainfoin chez un agriculteur bio. Enfin, la dernière partie migre vers La Narce, au-dessus de Langogne, pour faire du miel de framboisier, quelquefois du miel de sapin quand il ne fait pas trop froid et surtout du miel toutes fleurs de montagne.

Le positionnement des ruches est choisi avec soin pour éviter les zones où sont pratiqués des traitements phytosanitaires que Roland considère être un danger pour ses abeilles et un préjudice pour la qualité de son miel. L’été, tous les 15 jours, c’est donc à un petit tour de La Lozère que le convient ses abeilles pour les surveiller ou récolter leur miel. C’est aussi l’occasion pour Roland de s’intéresser au petit patrimoine rural en souhaitant que l’agriculture de demain le respecte et continue à laisser vivre ses abeilles.