Un double coup de cœur
Claude, natif du village, était passionné de musique traditionnelle qu’il enseignait à Gandrieu, Langogne et Saint Chély d’Apcher. Pour compléter ses revenus, il avait démarré une production de miel avec une trentaine de ruches. C’était l’époque où la production était bonne avec un minimum de mortalité d’abeilles, ce qui a suscité de nombreuses vocations en Lozère. Egalement passionné de nature, Claude, enfant, suivait sa grand-mère pour cueillir des plantes et des champignons, une tradition en Lozère. En 1992, il s’est donc lancé dans la cueillette sauvage de plantes pour deux collecteurs du Gard et du Puy de Dôme et pour un herboriste suisse. La demande portait sur les bourgeons de pin, la fleur de sureau, la calune, la primevère, l’ortie, l’aubépine, la feuille de ronces…la feuille de frêne qu’ici, on croyait juste bonne pour les lapins et les vaches ! Sur de petites parcelles en location, il s’est mis à cultiver d’autres plantes annuelles comme la bourache, les bleuets…et à planter des rosiers et des cassissiers dont l’industrie pharmaceutique prisait les feuilles et les bourgeons.
En 2002, ayant fini son périple, Valérie revient en stage et finalement s’installe avec Claude. Les deux se complètent : Claude davantage sur la production, Valérie davantage sur la commercialisation. Cela les amène à privilégier la qualité sur la quantité pour une meilleure valorisation d’une partie de la production en créant « Les Herbes de la Margeride ». Ils obtiennent la certification Bio et ils adhèrent au syndicat SIMPLES (Syndicat Inter-Massifs pour La production et l’Economie des Simples – www.syndicat-simples.org) qui regroupe une centaine de producteurs-cueilleurs de plantes médicinales, aromatiques, alimentaires, cosmétiques et tinctoriales avec un cahier des charges très strict. La transformation, qui se fait surtout l’hiver, est un bon complément de la cueillette qui occupe les autres saisons Un atelier agrée, dans les dépendances de la maison familiale, permet la fabrication des pots de miel et de confiture, de sirops, de gelées et de confits de fleurs. Pour Valérie, ces années sont le résultat d’un double coup de cœur : pour ce coin rude de la Lozère qui, dans ses paysages magnifiques, recèle des trésors de diversité souvent ignorés et pour Claude avec qui elle a eu un fils.